L'écoute des émotions

Quand on vit des blessures émotionnelles, le corps dispose de mécanismes pour les guérir, comme pour les blessures physiques. Les pleurs font partie de ces mécanismes. Le plus souvent, les personnes autour interprètent les pleurs comme étant le signe de la souffrance et non pas comme un mécanisme de guérison, elles essayent donc de les arrêter, ce qui arrête le processus de guérison.

Si au contraire on écoute l’enfant avec bienveillance et empathie, sans jugement, la blessure va se guérir. Mais il est important de ne pas la/le laisser seul/e, sinon on génère de nouvelles souffrances liées à l’isolement et l’impuissance.

On porte un jugement sur les émotions, on décide que certains pleurs sont légitimes parce qu’ils correspondent à une souffrance présente visible, et d’autres non. Mais quelquefois la situation présente réveille une souffrance plus ancienne, que l’on n’avait pas pu évacuer sur le moment, et la nouvelle situation nous permettra de le faire. Donc en réalité toutes les émotions sont toujours légitimes.

On peut pleurer pour des souffrances anciennes, avec le même bénéfice que si elles étaient récentes. Mais plus on a reçu d’injonctions contre et plus c’est difficile, c’est pour cette raison qu’on a souvent besoin d’un accompagnement particulier. On peut trouver cet accompagnement entre adultes dans le cadre de la co-écoute, et ça nous permet aussi de mieux comprendre ce qui se passe pour les enfants et de mieux les accompagner, parce qu’on fait l’expérience des deux rôles.

Une des choses que les adultes font souvent pour arrêter les mécanismes émotionnels, c’est d’essayer de trouver des solutions pour régler le problème de l’enfant. Mais si au contraire on écoute les émotions, l’enfant trouve lui-même ses propres solutions, ce qui lui donne beaucoup plus de confiance en lui-même.

Il y a des mécanismes différents pour les différentes souffrances : les pleurs pour le chagrin, les tremblements, la transpiration pour la peur, les “caprices” pour la frustration, la colère pour l’impuissance (mais il y a toujours du chagrin ou de la peur à atteindre derrière, les rires pour la gêne...

Les enfants sont capables de se contrôler et d’arrêter de pleurer si besoin, s’illes n’ont pas trop d’émotions accumulées et qu’illes savent qu’illes peuvent les exprimer à un autre moment. Ce qui est important, ce n’est pas forcément qu’on soit toujours disponibles, c’est qu’illes sachent qu’il y aura des moments où nous pourrons être à leur écoute.

Il y a aussi beaucoup de choses que l’on peut faire par le jeu. On peut faire des jeux autour des difficultés de l’enfant, ou autour des contraintes qu’ille a du mal à accepter. On peut aussi décider de moments où on laisse l’enfant diriger le jeu et on l’accompagne avec enthousiasme.