Le début de la fin du monde
Le début du monde a commencé par la fin. Les deux-pattes-à-gros-cerveau avaient détruits ce qui leur donné la vie. Toutes les rivières et les plaines étaient devenues infréquentables, l'air était devenu irrespirable et la liberté n'existait plus. Au début de la fin du monde personne ne fesait plus attention à rien. Chacun-e vivait seul-e dans son décor fabriqué-maison et personne ne reconnaissait ni sa soeur, ni son frère, ni sa mère. Personne ? Pas tout à fait... Au début de la fin du monde il y avait plusieurs tribus qui allaient permettre à l'avenir d'exister: Il y avait entre autres les dangereux-ses rêveur-ses et les doux-ces terroristes. Les doux-ces terroristes accéleraient la fin en détruisant tout ce qui était pourri dans le vieux monde et le vieux monde était tellement pourri qu'on disait toujours: « QUEL VIEUX MONDE POURRI ! » Les dangereux-ses rêveur-ses intensifiaient le début en stimulant tout ce qui était merveilleux dans le monde et le monde était si merveilleux qu'on disait toujours: « QUEL MONDE MERVEILLEUX! » Les dangereux-ses rêveur-ses comme les doux-ces terroristes étaient généralement persécuté-es par les forces-de-l'ordre-et-de-la-consommation qui plaçaient les terroristes en prison et les rêveur-ses à l'H.P.
La plupart des gens se levait tous les matins pour aller détruire la planète ou saboter le futur. Détruire la planète ou saboter le futur était devenu des habitudes. Enormement de gens acceptaient de devenir des esclaves pour perpétuer ces habitudes. S'il-les n'acceptaient pas ils étaient alors dénigré-es par tous-tes les autres et devenaient aussitôt des exclu-es ou des sans-ressources. Les exclu-es et les sans-ressources ne se levaient pas tous les matins pour aller détruire la planète ou saboter le futur. Ils commençaient par défendre ce dont il-les avaient besoin pour vivre et par protéger ce qu'il-les aimaient. De ce fait il-les devenaient rapidement de dangereux-ses rêveur-ses ou de doux-ces terroristes et augmentaient ainsi leurs ressources d'espoir et d'imagination. Car au début de la fin du monde il fallait beaucoup d'imagination pour esperer un monde sans prison, ni H.P, sans esclaves, ni exclu-es, sans force-de-l'ordre-et-de-la-consommation. Bref, il fallait beaucoup d'espoir pour imaginer le monde.
A la fin de la fin du monde, il n'y avait plus de doux-ces terroristes, ni de dangereux-ses rêveur-ses. Plus d'exclu-es, ni de sans-ressource, ni fous, ni clowns, ni anarchistes, ni amoureux-ses, ni poètes-ses, ni pauvres, ni enfants. Il n'y avait plus qu'une poignée de paranoïaques cyniques agonisant-es dans l'angoisse, cloitré-es dans d'immenses supermarchés vides au beau milieu du désert et tout ceinturé de fils barbelés, de caméras de surveillance et des derniers C.R.S impuissants et désemparés qui scrutent l'horizon en tremblants... Et c'est ainsi que périt le vieux monde.
- Et l'autre ? - L'autre ? Quel autre ? - L'autre monde ! Celui qui commence par la fin ! Qu'est-ce qu'il devient ce monde ? -ça, je ne peux pas vous le raconter. Je ne peux même pas l'imaginer pour vous. je peux seulement vous prévenir que si vous avez assez d'espoir pour qu'il puisse exister, et si dans votre monde il y a toujours des forêts, des rivières et des plaines S'il y a encore des océans et des dauphins Si l'air y est respirable Si on y croise toujours des sorcières ou des indiens Si on y trouve encore des elfes et des lutins, des licornes et des dragons Si il y reste des dodos, des tasmaniens et des êtres libres Cela fait de vous un-e dangereux-se rêveur-se voir un-e doux-ces terroristes et vous savez alors comme moi, que nous n'en sommes aujourd'hui qu'au début du début du monde.