Quelques souvenirs d'une enfance en communauté

  • "je suis intimement convaincu qu'il faut un village pour élever un enfant"

Voila ce que d'un ton badin j'évoquais sur le ton de la conversation lorsque mon interlocuteur, féru sûrement de construction d'outils d'analyse, me proposa, si le coeur m'en disait de poser cela par écrit. C'est là ou j'en suis, stylo en main, essayant de surmonter ma cérébrale flemme afin d' ajouter ma pierre à l'édification d' autres façon de penser le monde. L' histoire forgeant la conscience, je vais commencer par le début de la mienne.

Je suis né au début des années 70, dans un petit hameau situé sur le plateau du Larzac, où un groupe en rupture et fort du mouvement d'émancipation de l'époque, avait résolu de revenir à la terre et de vivre de l'air du temps et accessoirement de la vente de fromages de chèvre. Avec l'amour de ma mère comme base inébranlable, je fis en ces lieux l'expérimentation de la vie sous beaucoup de ses formes. Les référents multiples me nourrissaient de leur chacun. J'étais le fils de toutes et tous. J'étais l'avenir de leurs désirs et de leurs choix. J'étais le témoin de leur difficile déconstruction et de leurs troubles émois. Les souvenirs que je conserve de ces temps de moi ont gardés la saveur d'une vie sauvage et libre.

De 6 à 10 ans je fréquentais également plusieurs écoles porteuses plus ou moins d'une philosophie émancipatrice. Il ne m'en reste que peu de souvenir et un étrange sentiment d'abandon et de solitude. Ce fut pour moi, il me semble, l' occasion de prendre conscience des autres et cela pas toujours avec douceur. Le monde ne semblait pas être en adéquation avec l'adage en usage vers chez moi : "Paix Amour Liberté et Fleurs". Il y avait là matière a interrogation. L'école fut vraiment pour moi le lieu de mes premières déconvenues. Elle fut également le lieu des suivantes. Je garde de ces jours une certaines méfiance a l'égard du genre humain. Voila donc un petit retour sur mes années de tendre enfance. Il m'a semblé que cela pouvait illustrer et donner corps à ce que je pense ce jour.

Dans cet immonde ensemble que certains se plaisent encore à qualifier d'humanité,je me trouve à mon tour en la place l'accompagnateur des plus jeunes. Là aussi, comme ailleurs, j'ai le choix entre me résigner et laisser la belle république d'où je viens prendre soin de l'éducation de celle qui fut un jour un bout de moi où bien refuser de nous laisser brûler à petit feu et en faire un grand _ de feu _ où faire rôtir les éducateurs de tous poils et à la lumière du brasier finissant, observer en silence l'envol des cendres de ceusses et ceux qui furent le tout oppressif . ( Etat Ecole Famille Prison Argent ). J'ai depuis longtemps fait mon choix à ce sujet.

Je ne sais si le jour du grand feu est venu mais il est plus que temps de reprendre le contrôle de nos vies et encore plus de celles et ceux que nous avons fait exister. C'est dans cette seule direction que je veux aller maintenant . Persuadé que la quête des enfants libres n'est pas que la mienne. Elle est de toute les façons la seule qui puisse donner un avenir à nos idées. En espérant que ces quelques lignes trouvent chez vous un peu de résonance, il ne me reste plus qu'a vous souhaiter le meilleur pour de suite.

  • Tartarin Gougnafi.

pour que vivent nos rêves...