La non-scolarisation...

Compte-rendu d'une discussion en Aveyron, août 2006, lors des rencontres AMP ; une mère dont les enfants ne vont pas à l'école depuis de longues années, présente la non-scolarisation et répond aux questions ; environ une vingtaine de personnes sont présentes.


Qui est concerné ?

Les enfants de tous les milieux, avec 20 % des parents enseignants. L’accent est mis sur le fait que la non-sco fait parti d’un mode de vie, elle précède ou suit une prise de conscience individuelle et influence l’organisation de la vie familiale. C’est par cette prise de conscience que le parent fait le choix d’être disponible pour son enfant.

Une famille qui déscolarise perd environ ¼ de ses revenus, en général.

Comment faire ?

Deux cas de figure :

  • l’enfant suit une instruction : « école à la maison », par correspondance ou à l’aide des nombreux livres édités . Les parents témoignent de leur expérience : c’est lourd, difficile, contraignant… on peut se perdre dans la relation Parent/enfant
  • l’enfant apprend par lui-même, il ne reçoit pas d’instruction dirigée. Son imagination est fertile, sa liberté et sa spontanéité sont respectées. En fonction des familles il y a + ou- d’outils disponibles.

Dans tous les cas, il existe une solidarité entre les familles, des échanges réguliers permettent de s’encourager, se soutenir face à la pression sociale et institutionnelle avec parfois un « cellule juridique ».

De nombreuses asso. existent pour aider à réaliser la desco/nonsco des enfants. Une présentation rapide est faite des « Enfants d’Abord », asso 1901 créée en 1986… réseau de familles se réunissant 4 à 5 fois /an pendant 1 semaine. C’est l’occasion pour elles d’échanger leurs expériences, de se retrouver.

A la maison, les familles disposent de sites internet, de bulletins d’infos, de relais régionaux d’aide et de guidance.

D’autres associations : CISE (Choisir d’Instruire Son Enfant), Apprendre Autrement

Questions posées

  • Qu’en est-il de la socialisation de l’enfant et de sa relation à l’autre ?

Il ressort que l’enfant est peu demandeur jusqu’à 5 ans. Ensuite, les asso soutiennent les demandes individuelles.

La famille adapte son mode de vie et crée l’occasion d’échange. Il est important que l’enfant n’ait pas que ses parents comme exemple.

Mais qu’est-ce que Socialiser ? C’est s’adapter à l’autre et non à la société… L’école est-elle un réelle socialisation ? Pas vraiment, elle encourage la compétition, l’aparthaid, le respect de règles et de hiérarchie, d’un rythme commun et non pas le rapport à l’autre et le respect de l’individu.

  • Le Besoin de l’enfant d’être sans ses parents ?

Il y a des familles très protectrices qui peuvent devenir enfermantes. Il est bien que l’enfant ait des espaces de liberté, d’autonomie et de solitude.

  • Le besoin de l’enfant d’être comme tout le monde ?

Il EST comme tout le monde, il ne FAIT pas comme tout le monde mais il a le choix de pouvoir s’insérer un jour dans la société .

Un parent témoigne de son expérience, son enfant n’est jamais allé a l’école et est en train, aujourd’hui de s’insérer dans la société.

  • Et par rapport à la Loi ? les parents choisissent de déclarer ou non la non-sco de leurs enfants aux institutions.

Si déclaration, l’Education Nationale suit la progression de l’enfant et des enquêtes sociales sont réalisées. Les parents témoignent que ces enquêtes sont de + en + dures et que ce choix est lourd et très contraignant.

Si pas de déclaration, les familles peuvent se sentir isolées et se « cacher »…

  • Y a-t’il un âge pour déscolariser ?

NON… une fois la déscolarisation mise en place, il est bon de laisser le temps à l’enfant de relâcher la pression avec de longues vacances (+sieurs mois, une année…) . Il peut ainsi se libérer doucement du rythme scolaire, de la pression autoritaire et retrouver naturellement le goût d’apprendre.

  • Cela paraît être débrouille, il manque un réel réseau pour permettre aux enfants d’avoir des relations extra familiales, de faire le lien avec la communauté et de ne pas subir le dogme parental…. Aller d’une démarche individuelle vers une autonomie générale.
  • Quelle est le retour de l’enfant ?

Si le parent écoute l’enfant, le fait participer, l’interroge sur son ressenti les décisions sont prises ensemble.

  • Et les écoles alternatives ?

Elles restent des écoles, avec la lourdeur et l’enfermement.