"Il faut tout un village pour que des parents ne deviennent pas fous."
Sobonfu Somé

La famille c'est quoi ?

Voici d'abord un petit topo_sur_la_famille_moderne suivi de l'avis d'un spécialiste du sujet (François de Singly)...

et Le_droit_de_la_famille, un petit historique de l'évolution des lois sur la famille (de 1804 à 2002)

Un petit rappel étymologique

"Ce sont les Romains qui les premiers ont utilisé le mot de famille pour désigner une unité sociale dont le chef régnait sur femme, enfants et esclaves. Sous la loi romaine, il était investi du droit de vie et de mort sur eux tous ; famulus signifie esclave à l’intérieur d’une maison, et familia, l’ensemble des esclaves appartenant à un homme."

(extrait de Pour l'abolition de l'enfance de Shulamith Firestone édité chez tahin party !)

Une critique

Considérer la famille comme l’espace indispensable pour l’épanouissement d’un enfant, c’est comme dire que le couple est la condition sine qua non de l’épanouissement de l’individuE. La famille excelle à créer des rôles prédéterminés plutôt que d’établir les conditions qui permettront à l’individu de prendre en charge son autonomie. Je me méfie de cette famille car c’est un espace où il est plus difficile de remettre en question les rapports d’autorité puisque considérés naturels.

(Extrait du témoignage d'Annega )

Et si on en causait...

Des personnes au sein du réseau ToMate s'interrogent sur la famille... sur ce qu'elle représente...ce qu'elle induit comme représentation du monde... comme rôles à tenir... et comme institution aliénante et par ailleurs se demandent comment la questionner en pratique, comment s'en libérer, comment la transformer, la défaire de ses modèles normatifs, la dé-construire, la détruire, etc.

Et si on faisait une brochure...

Une étape dans cette recherche serait une brochure composée de témoignages de celles et ceux qui vivent ou ont vécu une expérience de "relation familiale inédite" (non-exclusivité parentale, poly-parentalité...)

Dans un premier temps on formulerait au mieux l'intitulé pour que tout le monde voit bien de quoi on parle :

intitulé (1ère tentative) :

Nous recherchons en vue de la réalisation d’une brochure gratuite sur le sujet, des témoignages vécus de "déconstruction de l’institution familiale" (Collectifs, Co-parents, parents non-propriétaires, absence choisie de père ou de mère en tant que rôle socialement prédéfini, autres...) Si vous vivez ou avez vécu-e une telle expérience en tant qu’enfant ou en tant qu’adulte vivant avec des enfants merci de nous en faire part librement. (vous pouvez si vous le souhaitez préciser comment vous le vivez aujourd’hui, les "difficultés" et les "avantages" que ça représente pour vous...) Merci d’avance de votre participation et soutien...

intitulé (2ème tentative) :

- Des fois des gens vivent en communauté (par exemple dans des kibboutzim, dans des collectifs libertaires, des coopératives longomaï, des sectes, etc). Pour ces gens là l'image de la famille est parfois un peu différente...

  • Chez les Baruya de Nouvelle Guinée, c’est uniquement la semence masculine qui engendre les enfants, avec la collaboration du soleil, l’utérus ne sert que de sac où l’enfant se développe en se nourrissant de sperme.
  • Chez les Nuer, au Sud Soudan et en Ethiopie, une femme riche et stérile peut en épouser une autre qui lui donnera des enfants grâce à des géniteurs choisis par la « femme-mari ».
  • Chez les Na, en Chine, le mariage est ignoré. Les hommes vivent avec leurs sœurs et les enfants de celles-ci. Des amants de passage rendent des visites nocturnes sans jamais accéder au statut de père, rôle rempli par l’oncle maternel.
  • Chez les Cashinawa du Pérou, dès qu’une femme se sent enceinte, elle multiplie les partenaires sexuels, choisissant comme coauteurs de l’enfant de bons chasseurs qui pourront remplacer le mari en cas de décès.
  • Chez les Mosos en Chine, on ne se marie pas, mais l’on se « visite » au gré des goûts qui peuvent être durables on non. Les noms de famille se transmettent par la mère, et le plus souvent les enfants ignorent l’identité de leur père.
  • Chez les Inuit, le don d’enfants est pratiqué à grande échelle.

- Des fois des gens aiment et vivent avec plusieurs personnes qui ne sont pas forcément leurs "parents",ni leur "géniteur-ices", ni leur "tuteur-ices" légal-aux"...

- Parfois les gens sont "poly-amoureux-ses", ont des pratiques "queer" ou "déconstruisent leur famille"

- Il arrive que des gens expérimentent des relations inédites...

Voilà ce sont ces relations (plutôt rares, plutôt inhabituelles, plutôt moins conventionnelles que "la-famille-patriarcale-de-base-hétéronormale-et-unie-par-les liens-sacrés-du-mariage") qui nous intéressent...

Et comme les écrits sur le sujet sont plutôt rares, nous recherchons des témoignages de gens qui ont vécu ou vivent ce genre de relation...

merci d'avance pour toutes les contributions, témoignages mais aussi conseils de lectures, questionnements, doutes et perplexités que vous aurez bien voulu partager.

soit en nous écrivant à: libr at no-log.org soit sur le site tomate.poivron.org , rubrique:la famille (oui, oui, c'est bien ici !)

Quelques exemples:

après on citerait quelques exemples pour illustrer le phénomène ce serait au fur et à mesure des premiers témoignages, entrevues et réflexions que tomate aurait receuillis sur le sujet:

on pourra aussi citer un article du journal d'expression libertaire n°33 avril 1980 qui évoque une tentative communautaire appelée "la commune" à Aix associée au MLAC (Mouvement de la Liberation de l'Avortement et de la Contraception)* et dont voici un extrait (hop, au hasard !):

"A partir de ce moment-là y-a-t-il des enfants qui sont nés à la commune ?

G : Le couple avait éclaté... et on a mis du temps avant de faire des enfants : trois ans après un môme est né sur les nouvelles bases, c'est-à-dire sans famille. Sa mère est connue évidemment ; toutes les femmes de la commune ont des relations de femmes avec lui, c'est pareil pour les mecs. On dit : ou bien il y a trois mères et deux pères, ou bien il n'y a pas de père, pas de mère dans le sens traditionnel du terme. Le terme « père » ou « mère » disparaît complètement. Il n'apparaît que sous la pression sociale extérieure. (Si par exemple les gamins de l'extérieur en parlent). Ceux de la commune, quand ils en parlent, c'est par jeu. Eux, ils ont complètement intégré cette façon de vivre, ils sont "paumés" quand autre chose arrive."

(c'est vrai que ce serait intéressant de (re-)trouver des témoignages des enfants de cette commune...)

* en savoir plus sur le MLAC :

Histoire du M.L.A.C

un article de Revolution n°62 du 5 juillet 1974


tiens un extrait de les enfants du rêve,une experience d'éducation communautaire dans un kibboutz d'Israël de Bruno Bettelheim:

"On m'a dit et répété que si les enfants devaient à nouveau vivre et dormir avec leurs parents, ceux-ci ne pourraient alors participer librement aux activités communes avec leurs compagnons et qu'ils perdraient ce qui donne un sens à leur vie"